Anne DE GELAS dialogue avec Edgard TYTGAT
Edgard TYTGAT, Portrait d’Aimée Martin
Huile sur toile 81,3 x 65,65cm, 1942, Musée d’Ixelles
Edgard TYTGAT
(Bruxelles, 1879 - Woluwe-Saint-Lambert, 1957)
Biographie
Adolescent, Edgard Tytgat débute son apprentissage comme dessinateur dans l’atelier de lithographie de son père. À dix-sept ans, il s’inscrit à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles et suit les cours de Montald. Ce n’est qu’après la guerre 1914-1918 qu’il s’établira avec son épouse et modèle à Woluwe-Saint-Lambert où il habitera jusqu’à sa mort. Edgard Tytgat avait plusieurs cordes à son arc, il sera à la fois peintre, dessinateur, aquarelliste, graveur lithographe, illustrateur et conteur. En 1974, les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique organisent une rétrospective : Edgard Tytgat, Evocation d’une vie. Après avoir subi l’influence impressionniste qui marquera durablement sa facture, Tytgat s’oriente vers l’expressionnisme. Néanmoins, jamais il ne se départ de son goût pour le naïf, peignant des scènes remplies de poésie de la vie quotidienne, des intérieurs, des kermesses et des amoureux. En 1932, année de la fin de son contrat avec la galerie Le Centaure, il se dégage de cette tendance. Son œuvre interroge la nature, le spectacle de la vie.
Description de l’œuvre
Edgard Tytgat fait le portrait d’Aimée Martin, née à Ixelles en 1899 et morte en 1995, une artiste peintre qu’il rencontre dans l’atelier de Woluwe-Saint-Lambert. Son style est tout à fait naïf. Il utilise différents tons de gris pour le fond du tableau et le vêtement du personnage, des tons plutôt neutres qu’accompagne un grand souci du détail.
Anne De Gelas, Une femme seulement /Seulement une femme
impression noir et blanc sur papier non couché, 2020.
Anne De Gelas (Bruxelles 1966)
Biographie
Après des études de dessin à l’académie des Beaux-Arts de Bruxelles, Anne De Gelas étudie la photographie à l’ESA le 75. Elle vit et travaille à Bruxelles. Son travail photographique se penche sur le quotidien. La forme qu’elle privilégie est le journal dans lequel elle mêle dessins, collages, photographies (argentique et polaroïd), citations et courts textes.
Elle publie plusieurs livres, auto-édités « sur une intimité... qui m’inquiète », « une journée (presque) parfaite », « Un visage de lignes » « INTERMèDE »... et des livres édités tel que « carnets » (éditions Galerie P) « L’Amoureuse » (éditions du Caillou Bleu) « Mère et Fils » (éditions Loco). Au travers de ces carnets elle trace un autoportrait dans ce qu’il y a d’ordinaire, en développant des thèmes tel que la féminité, le désir, la maternité, le couple, l’avancée en âge. Mais s’y retrouvent également des événements marquants, universels, tel que le deuil, la cellule familiale rétrécie, la maladie, ...
Pourquoi Anne De Gelas a choisi de faire dialoguer son œuvre
avec un portrait réalisé par Edgard Tytgat ?
Anne De Gelas nous l’explique : « La proximité avec mon travail m’est apparue de manière évidente. La frontalité du regard, la position du corps, les mains, le peu d’accessoire, juste une chaise. La ressemblance possible, qui me donnait l’opportunité de développer une narration, de confronter ce portrait à un autoportrait. Quelque chose dans ce féminin d’une retenue certaine me questionnait sur la vision de l’homme sur la femme, le pouvoir, le désir, les sous-entendus. Inviter à une nouvelle lecture, en me photographiant dans cette position d’humilité et en l’associant à des autoportraits d’une féminité plus affirmée, qui ne répondent pas au désir de l’homme. Juxtaposer le regard différent qu’une femme porte sur elle-même ou sur les autres femmes, (p)oser un geste. »